• La Permaculture

    Avez-vous remarqué  d’une forêt pousse très bien toute seule sans que quiconque ait besoin  d'aller y mettre le moindre engrais ou désherbant !

    Des arbres de taille inférieure, des buissons de toutes tailles, des herbes à la surface du sol, puis des organismes végétaux situés sous la surface, des plantes grimpantes, mais aussi de la vie animale. Tous les niveaux sont occupés. La production végétale y est extrêmement abondante, sans comparaison possible avec un champ de blé par exemple, qui ne produit que sur un seul étage, à 50cm du sol.

    Si seulement la forêt ne se composait que de plantes comestibles par les humains, quelle abondance ! Pour atteindre cette production, la forêt n’a besoin que du soleil, de la pluie et du sous-sol, à partir desquels elle fabrique son propre sol.

    Le champ de blé, lui, nécessite  d’être labouré, semé, fertilisé, traité contre les mauvaises herbes et les insectes nuisibles. Toutes ces étapes consomment une grande quantité d’énergie, qu’elle soit humaine ou d’origine fossile.

    La permaculture

    Le Mandala de la Permaculture

     C’est l’idée de base de la permaculture : créer des écosystèmes comestibles. Partons ensemble à la découverte ou plutôt la redécouverte de notre nature.


    La révolution d’un Homme et d’un brin de paille.

    Dans les années 1960, un homme, Masanobu Fukuoka, microbiologiste de formation spécialisé commence à douter des progrès apportés par l’agriculture scientifique.

    La permaculture

    Il abandonne alors son poste de chercheur et part cultiver sa ferme familiale sur l’île de Shikoku. Dès lors, il consacre sa vie à développer une agriculture plus conforme à ses convictions, qu’il qualifiera d’agriculture naturelle. Ses recherches, inspirées de ses racines culturelles zen, taoïste, shinto, vont dans le sens d’une unification spirituelle entre l’Homme et la Nature. A partir des années 1980, ses travaux rencontrent progressivement une reconnaissance mondiale, et il multiplie les conférences et rencontres internationales. Sa ferme devient un lieu d’échange sur ses pratiques pour des experts et curieux venus du monde entier.


    Il est l’auteur de la Révolution d’un seul brin de paille qui raconte et théorise son expérience en agriculture naturelle. Sa pratique inspire en grande partie la permaculture de Bill Mollison et David Holmgren, malgré des différences philosophiques notables, l’agriculture naturelle étant basée sur le non-agir et le refus du savoir scientifique et rationnel.
    Un livre que je vous conseille de lire, dont voici quelques extraits:

    « …répandre de la Paille est le fondement de ma méthode pour faire pousser le riz et les céréales d’hiver. C’est en relation avec tout, avec la fertilité, la germination, les mauvaises herbes, la protection contre les moineaux, l’irrigation. Concrètement et théoriquement, l’utilisation de la paille en agriculture est un point crucial. Il me semble que c’est quelque chose que je ne peux faire comprendre aux gens. »

     « Comme la nourriture naturelle peut être produite avec le minimum de coût et d’effort, j’en déduis qu’elle devrait être vendue meilleur marché. »

    La permaculture

    En laissant faire la nature, et en limitant au maximum les interventions humaines nécessaires, il réalise que le rendement de sa production de riz est meilleur qu’en agriculture classique. Même sans apport extérieur, sa méthode d’agriculture a pour principal effet d’enrichir le sol plutôt que de l’épuiser.
    Selon lui, l’esprit de discrimination, qui frappe l’ensemble de nos sociétés, a touché aussi l’agriculture productiviste moderne, et en explique les dérives.


    En 1988 il a reçu le « Ramon Magsaysay Award », souvent considéré comme équivalent au Prix Nobel en Asie pour ses travaux et services rendus « à l’Humanité ».

    Les quatre principes de l'agriculture naturelle
    selon Masanobu Fukuoka


    •    Le premier principe est de LAISSER TRAVAILLER LA NATURE (« NE PAS CULTIVER »), c'est-à-dire ne pas labourer ou retourner la terre. Pendant des siècles les agriculteurs ont tenu pour établi que la charrue était essentielle pour faire venir des récoltes. Cependant, ne pas cultiver est le fondement de l'agriculture sauvage. La terre se cultive elle-même, naturellement, par la pénétration des racines des plantes et l'activité des microorganismes, des petits animaux et des vers de terre.


    •    Le second est DÉVELOPPER LA FERTILITÉ NATURELLE DU SOL (« PAS DE FERTILISANT CHIMIQUE OU DE COMPOST PRÉPARÉ »). [Pour fertiliser, M. Fukuoka fait pousser une légumineuse en couverture du sol, le trèfle blanc, remet la paille battue sur les champs et ajoute un peu de fumier de volaille (à la suite de la construction d'une route entre son poulailler et ses champs, ses volailles ne pouvaient plus se balader dans ses cultures. Il a été contraint à cet apport.] Les hommes brutalisent la nature et malgré leurs efforts ils ne peuvent pas guérir les blessures qu'ils causent. Leurs pratiques agricoles insouciantes vident le sol de ses aliments essentiels et l'épuisement annuel de la terre en est la conséquence. Laissé à lui-même, le sol entretient naturellement sa fertilité, en accord avec le cycle ordonné de la vie des plantes et des animaux.


    •    Le troisième est  RECONNAITRE LE RÔLE DES PLANTES PIONNIÈRES (« NE PAS FAIRE LA GUERRE AUX « MAUVAISES HERBES ». Les mauvaises herbes jouent leur rôle dans la construction de la fertilité du sol et dans l'équilibre de la communauté biologique. C'est un principe fondamental que les mauvaises herbes doivent être contrôlées, non éliminées.


    •    Le quatrième est  CHERCHER L’ÉQUILIBRE AVEC LES INSECTES ET LES OISEAUX. [Mr Fukuoka fait pousser ses récoltes de céréales sans produit chimique d'aucune sorte. Sur quelques arbres du verger il a occasionnellement recours à une émulsion d'huile de machine pour contrôler la cochenille. Il n'utilise pas de poison persistant ou à large spectre, et n'a pas de « programme » pesticide] Depuis le temps que les plantes faibles se sont développées, conséquence de pratiques contre nature telles que le labour et la fertilisation, la maladie et le déséquilibre des insectes sont devenus un grand problème en agriculture. La nature, laissée seule, est en parfait équilibre. Les insectes nuisibles et les maladies des plantes sont toujours présents, mais n'atteignent pas, dans la nature, une importance qui nécessite l'utilisation de poisons chimiques. L'approche intelligente du contrôle des maladies et des insectes est de faire pousser des récoltes vigoureuses dans un environnement sain.


    En résumé, Masanobu FUKUOKA a mis au point une méthode basée sur le partenariat avec tous les acteurs qu’un écosystème sauvage peut comporter.

    La Permaculture

    Prendre soin de la terre est des personnes

     La permaculture s'appuie sur une éthique. C'est un ensemble de valeurs fondamentales qui gouvernent la réflexion et l'action.
    L'éthique de la permaculture peut être résumée ainsi :

       - Prendre soin de la Terre, parce-que notre survie en dépend mais aussi parce-que tout ce qui vit sur Terre est interconnecté et interdépendant.
       - Prendre soin des personnes, car il ne s’agit pas de revenir à un mode de vie où la majeure partie de la population se tue à la tâche, comme dans les campagnes autrefois, mais de concevoir intelligemment des systèmes de production qui nous permettent d’en finir avec les travaux trop rudes et les énergies fossiles.
       - Partager équitablement entre les êtres humains mais aussi ne prélever sur les ressources naturelles que ce dont nous avons réellement besoin. Il n’est pas concevable de consommer comme nous le faisons aujourd’hui sans avoir à en payer les conséquences. Prendre pleinement conscience que la Terre a des limites physiques

     

     


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